Impressions d’automne en Roussillon

23 octobre 2015
Sur mon carnet de bal en voyage
A l’encre rouge vermillon
En l’an quinze de deux milles années nuages
J’écris mes impressions en Roussillon.

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C’était l’automne.
Le ciel était brouillé comme un oeuf…
Grisé, comme s’ il avait fait un excès de curaçao d’été.
Il faisait chaud encore contre nos corps.
Et la chaleur allait s’étirer et s’étioler jusqu’à l’heure bleue.

Au loin des voiliers chassaient et croisaient la marée.
Au pied du sémaphore, un petit chemin aux allures d’Himalaya
Descendait ses tripes
De la falaise à la crique…

Le vent avait cessé
Ramenant du grand large parisien
Tous les désespérés en mal de sensations iodées…

Descendues, inattendues
Des familles en entier
Recomposées, décomposées
S’extasiaient de voir les vagues bouger
Et remplissaient l’espace de cris
Comme une volée d’oiseaux dissipés

Le subit rayon de soleil leur donna l’illumination
Et dans un geste accéléré, synchronisé
Ils envoyèrent au sable éberlué
Pantalons et pulls over…

Les enfants en tee-shirt et petite culotte
Prirent le rocher d’assaut
Pendant que les parents encore à moitié emmitouflés
Criaient au loup,,,

Le clou du spectacle improvisé revint au grand-père
Quand dans la hardiesse de sa jeunesse retrouvée
Il décida de mettre bas ses vêtements…
Son slip chaussette en maille de filet de pêche gondolé
Laissait penser qu’il ne s’était pas préparé à voir le loup !

Les autres probablement habitués à ses bravoures
Continuaient à arpenter la plage
A la recherche du temps pendu, suspendu…

Et puis soudain, lassés, assez délassés
Ils partirent.

Quand j’arrivai à m’extirper de mon songe
Je réalisai que j’étais ici
Avec ma petite mer à mes côtés
Dans ce lieu magique
D’où mon esprit à la vie
Donné, pardonné
Ne partirait jamais.